Au moment où sort son deuxième album, «L’équilibre», Emmanuel Moire s’est fait un nouveau look, crâne rasé.
– 20minutes online. Emmanuel Moire, vous sortez chez Warner Music un album plus electro-pop, plus personnel et qui vous ressemble. Dans le DVD qui accompagne cet album, vous vous confiez sur la création de tous les titres, et une expression revient, qui est: «lâcher prise». Pourtant on vous sent encore très cérébral!– Emmanuel Moire. Oui, je reconnais que je le suis. Je suis né comme ça: je me pose toujours plein de questions. Cela dit je me prends moins la tête qu’avant! Je crois cependant que se poser les bonnes questions est nécessaire pour faire de bons choix ensuite. Dans cet album, je me suis quand même éclaté en faisant une musique plus fun, plus fraîche.
– A la fin de la chanson «L’adversaire», votre voix part si haut dans des aigus que cela semble humainement impossible!– Sur cet album, je me suis permis plein de choses avec la voix. Je l’ai vraiment utilisée comme un instrument. Et il est vrai que sur le pont de «L’adversaire», la dernière note, qui est superhaute, est doublée avec un synthétiseur. Je n’arrive pas encore à chanter comme une fille! Mais de modifier ces deux dernières notes, beaucoup trop hautes pour ma voix, participait aussi du parti pris de cette chanson, qui parle d’humanité: je joue entre la voix humaine et la voix qui ne l’est pas.
– Votre voix se balade tout de même avec aisance dans les aigus. A quoi carburez-vous pour la protéger?– Il n’y a pas de secret. Je pense que le sommeil est le maître mot. Si l’on ne dort pas, on ne peut pas chanter. La voix suit l’état de fatigue du corps. Et puis je fais gaffe, je l’entraîne comme un sportif. Maintenant, je suis moins strict avec ma voix que je ne l’ai été par le passé, quand je m’interdisais l’alcool et la fumée. Je crois qu’il faut savoir vivre aussi. Et... lâcher prise! (Rires.)
– Sur le DVD, on vous voit en train de fumer... – Oh! le gentil Emmanuel qui fume une méchante clope! (Rires.) Cela veut bien dire que je suis un mec comme tout le monde. Je vous rassure, je ne suis pas un grand fumeur. Je considère la cigarette comme un plaisir, et j’aime bien fumer jusqu’à la limite où l'on savoure encore ce plaisir. Que la clope devienne un automatisme, ça ne m’intéresse pas.
–On a l’impression que Christophe Mae, votre ancien partenaire de la comédie musicale «Le Roi Soleil», a mieux réussi que vous à se bâtir une carrière en solo. Y a-t-il une forme de jalousie de votre part? -Absolument pas. Ce sont les médias qui veulent nous mettre en concurrence. Nous ne le vivons pas comme ça. Christophe est quelqu’un de talentueux et de généreux. Le but n’est pas de comparer nos deux parcours. Le moteur de tout artiste, c’est ce qu’il a au fond de ses tripes. C’est cela qui me pousse, pas de me comparer à d’autres.
– Le clip de votre nouveau single, «Adulte et sexy», est très sensuel. L‘êtes-vous aussi dans la vie?– Oui, je suis quelqu’un de profondément sensuel, c’est pour cela que j’avais envie que ça transparaisse dans cet album. Je voulais qu’il y ait une couleur plus viscérale, plus animale...
– Vous vous êtes rasé le crâne parce que, dites-vous: «J’en avais ras le bol de ma tête de jeune premier, trop lisse, trop gentil, qui passe partout. Je ne me reconnaissais plus.» Vous montrez donc votre côté bad boy?– On a tous une face cachée, un côté sombre. On me voyait toujours comme un petit ange qui vous regarde tendrement avec ses yeux bleus. Mais dans mes yeux, il y a aussi des fusils. Mon regard peut aussi dégommer ce qui ne lui plaît pas.
– Vous avez une vision assez noire du couple, puisque vous dites qu’il est «pourri par l’angoisse». Est-ce pour cela que vous êtes célibataire? – Mais, je ne suis pas célibataire! Qui vous a dit que je l’étais? (Rires.) Maintenant, concernant cette phrase que j’aurais dite, elle est sortie de son contexte. J’ai dit cela au sujet de la chanson «Promis», qui invite le couple à ne pas se promettre la lune et de simplement vivre son amour au quotidien.
– Dans votre album, une chanson est dédiée à votre frère jumeau, décédé tragiquement au début de cette année. Vous lui prêtez votre voix pour qu’il vous dise: «Sois tranquille.» Ce texte implique qu’il y a une vie après la vie. Où vont les âmes de ceux qu’on aime après la mort?– Le terrien que je suis n’en a aucune idée. Par contre j’ai une spiritualité et une lecture de la mort qui est un peu différente... Je crois en plein de choses diverses. Je ne suis pas l’adepte d’une religion. Je fais ma petite sauce un peu partout. Aujourd’hui, je suis partagé entre la souffrance d’avoir perdu mon frère, et en même temps l’apaisement de savoir qu’il est bien où il est, même si j’ignore où. Cette chanson a agi sur moi comme une thérapie. Elle me permet de vivre mon deuil à ma façon et d’avoir tourné ce drame en quelque chose de positif malgré tout. Elle me permet de tenir debout.
– Vous serez en concert au Théâtre du Léman, à Genève, le 8 décembre...– Oui, j’adore les concerts, car pour moi c’est ce qui reste de plus concret. Les gens, tu ne les paies pas pour venir te voir, et quand ils viennent te voir, c’est une démarche forcément bienveillante. Après, bien sûr, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. A moi d’amener le public encore plus loin qu’il ne l’aurait espéré. Ce spectacle sera empreint de tout ce qui a motivé la création de l’album. Il sera plus fun, plus puissant, plus dansant. Ce sera une invitation à s’éclater. A lâcher prise...
– Encore!– (Rires.) Oui, d’ailleurs je vais songer à appeler ma tournée «Le Lâcher Prise Tour»!
(source: Forum officiel)
tenez-vous prêtes les filles...vous avez entendu..."Le Lâcher Prise Tour"