Emmanuel Moire en tournée à la Réunion
CLICANOO.COM | Publié le 11 février 2008
“Là où je pars, je veux du ciel pour un nouveau départ”, chante Emmanuel Moire. C’est à la Réunion que le Roi Soleil viendra chercher son ciel bleu les 21 et 22 février prochains, à l’occasion de deux concerts. À quelques jours de son départ pour l’océan Indien, l’artiste est revenu pour le Journal de l’Île sur son histoire, ses projets, son album en préparation…
Racontez-nous en quelques mots votre parcours musical. Quand et comment avez-vous décidé de devenir artiste ? Je suis passionné de musique depuis toujours. À dix ans, j’ai commencé les cours de clavier et de solfège. Plus tard, je me suis mis à écrire mes propres chansons. Plus les années passaient et plus ma passion pour la musique prenait de l’ampleur dans ma vie. À la fac, je suivais des cours de géographie. J’aimais beaucoup la démographie et la sociologie. Mais à un moment, il a fallu faire un choix entre mes études et la musique. À 21 ans, j’ai donc tout arrêté pour me consacrer à ma passion. C’était risqué, mais je ne voulais pas vivre avec des regrets, alors j’ai sauté le pas.
Il paraît que vous étiez très réservé, enfant. L’êtes-vous toujours ? Oui. Ça peut paraître contradictoire avec le métier que je fais, mais en même temps, je me dis qu’il n’y a pas de hasard si je suis devenu artiste. Quand on monte sur scène, c’est pour aller chercher quelque chose ou se battre contre quelque chose. Je ne suis pas timide, mais quand on m’aborde, il me faut du temps avant que je ne me confie à mon interlocuteur. Je ne supporte pas qu’on me coure après…
Vous ne devez pas beaucoup aimer la compagnie des fans… Tout dépend de la façon dont on m’aborde. Si les gens m’accostent, me sourient et me parlent correctement, ça ne me dérange pas.
En 2004, vous avez été choisi pour interpréter Louis XIV dans la comédie musicale Le Roi Soleil. Qu’est-ce qui a changé dans votre vie, depuis ? Tout ! Le Roi Soleil a été une aventure énorme, que j’aurais du mal à résumer en quelques mots. Disons que ça m’a servi de tremplin et m’a donné un vrai bagage. J’ai tiré beaucoup de leçons de ces dernières années. Sur scène, évidemment, mais aussi pendant la promotion de mon album, dans mes relations avec les médias… Ce n’est pas évident d’être soi-même à la télé, alors que le cadre est superficiel. Aujourd’hui, je suis armé pour ma carrière en solo. J’ai gagné en maturité, j’ai pris plus de recul sur la vie et je suis plus épanoui.
La tournée du Roi Soleil a duré deux ans. Diriez-vous que c’était trop long ou pas ? On a arrêté au moment où il le fallait, c’est-à-dire avant qu’on ne lasse le public. Deux ans, c’est beaucoup de fatigue, c’est accepter de mettre en stand-by sa vie privée. À un moment, il faut aussi savoir s’arrêter.
Quels souvenirs gardez-vous de cette tournée ? Comme dans la vie quotidienne, j’ai connu des hauts et des bas. Le plus difficile à supporter était la fatigue engendrée par les incessants allers et venues. Prendre constamment l’avion, changer de train, être sur la route… Parfois ça me pesait tellement, que je voulais tout arrêter. Heureusement qu’il y avait la scène et le public. Dans l’ensemble, j’ai quand même plus de bons souvenirs que de mauvais. Il y avait une ambiance très familiale au sein du groupe et on s’est tous bien éclatés. Et puis, je fais un métier extraordinaire, celui dont j’ai toujours rêvé.
Y a-t-il une scène ou une ville qui vous a particulièrement touché ? La dernière représentation du Roi Soleil à Bercy a été pour moi l’apothéose. Je me suis rendu compte que jamais plus je ne serais en représentation pour ce spectacle. Ce soir-là, j’ai tout donné sur scène. Il y a eu de grands moments d’émotion.
Seriez-vous prêt à reprendre le rôle de Louis XIV ? Pour quelques jours exceptionnels, oui, avec grand plaisir. Mais pas pour une autre tournée !
Vous avez enregistré votre premier album, Là où je pars, en quelques semaines. C’était plutôt rapide, non ? Ça a été très rapide, je le reconnais. À cette époque, j’avais vraiment envie de le sortir, mais aujourd’hui, avec l’expérience et le recul, je ne recommencerais plus. Même si le succès a été au rendez-vous du premier album, je me dis que j’aurais dû attendre d’avoir plus de maturité.
À quand un deuxième opus, alors ? Je suis en pleins préparatifs. Je me donne une année de travail, mais je n’ai pas encore d’information sur sa date de sortie. Il sera plus rock que le premier album, avec peut-être des surprises, de nouvelles couleurs…
Qui sont vos artistes préférés ? Quel genre de musique écoutez-vous ? Je n’ai pas de goût limité. J’écoute de tout, variété française, classique, Rn’B… C’est bien de s’ouvrir à d’autres styles que le sien. En revanche, je n’ai pas d’artiste préféré.
À l’inverse, qu’est-ce que vous ne pourriez jamais écouter ? (Rires) Je n’aime pas le hard rock. Cela dit, il ne faut jamais dire jamais… Peut-être que dans quelques années, je serai attiré par ce style de musique. En tout cas, je ne veux rien m’interdire. Il m’est arrivé d’être sceptique devant un album et d’être agréablement surpris en l’écoutant.
Pendant une période, certains médias vous ont accusé d’être jaloux du succès de Christophe Mae. Comment avez-vous réagi ? La comparaison a commencé pendant la tournée du Roi Soleil. Ce n’était pas étonnant, nous formions les deux personnages phares de la comédie. Au début, ces accusations m’ont beaucoup affecté, car la jalousie n’est pas mon moteur. Je fais mon travail, c’est tout. J’ai eu peur aussi que ces rumeurs n’altèrent mes relations avec Christophe Mae. Mais tout s’est bien passé et lui et moi savons où nous allons. Aujourd’hui, j’ai pris beaucoup de recul par rapport à ces histoires, et elles ne me touchent plus.
Vous avez été victime d’un accident en début d’année… (Rires) Je rigole aujourd’hui, mais ça n’avait rien de marrant. En fait, je me suis fait renverser par une voiture. Heureusement, je ne m’en suis sorti qu’avec une entorse. Rien de grave. Par contre, à cause de l’accident, je n’ai pas pu enregistrer avec les Enfoirés 2008. Ce n’est que partie remise, je pense que je me rattraperai l’année prochaine. Enfin, si tout va bien…
Les 21 et 22 février prochains, vous serez en concert à la Réunion. S’agira-t-il de votre premier séjour dans l’île ? C’est la première fois que je viens chez vous. Je suis assez impatient, vous comprenez, je manque de soleil…
Anne-Laure Girbal, l’une des comédiennes du Roi Soleil est réunionnaise. Vous a-t-elle parlé de l’île ? Non, jamais. Mais ça n’a pas d’importance, je découvrirai l’île par mes propres yeux.
Combien de temps resterez-vous chez nous ? Aurez-vous le temps de visiter l’île ? J’ai une semaine pour faire ma tournée à la Réunion et à l’île Maurice. Je n’ai rien programmé pendant mes temps libres, on verra sur place. Cela étant, je ne suis pas là en vacances.
Quels sont vos projets pour les mois à venir ? Je vais continuer ma tournée en solo, qui se terminera vers la mi-juillet. Puis, je m’occuperai de la réalisation de mon deuxième album.
Et quels sont vos projets pour la Saint-Valentin ? (Rires) Je n’ai pas de projets… En fait, je ne suis pas fan de la Saint-Valentin. Je ne comprends pas pourquoi il faut attendre un jour dans l’année pour se rappeler son amour.
Propos recueillis par Nathalie Techer